Calculateur de date de poulinage et de durée de gestation
Calcul de la date de poulinage
Date de la dernière saillie:
(attention au format de la date: mois / jour / année !!)
Durée de gestation en jours: (320-330 jours est la durée moyenne de gestation pour une jument miniature; vous pouvez modifier ce chiffre pour le calcul
)
Le jour de poulinage présumé est le:
Calcul de la durée de gestation à ce jour
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Aujourd'hui la jument est gestante de jours
Le cheval miniature est tout aussi rustique et résistant qu'un cheval de grande taille, mais dû à sa petite taille sa reproduction est plus délicate. Si la gestion du cheval miniature au quotidien ne diffère pas beaucoup de celle d'un grand cheval, sa reproduction demande quelques connaissances et une attention toute particulière et bien plus attentive. Voici quelques points clés à savoir, avant que nous les voyions en détail:
Les moyens de diagnostic de gestation sont un peu plus limités pour la jument miniature que pour une grande
Les juments miniatures sont plus sujettes à l'avortement que les grandes
les dystocies
(problèmes essentiellement mécaniques d'expulsion du poulain) sont plus fréquentes chez le miniature
Moyens de diagnostic de gestation
Afin de garantir la meilleur surveillance possible de la gestation, il est essentiel de connaître la date de saillie. Pour des raisons de facilité, les saillies chez le cheval miniature ont souvent lieu en liberté au pré et en troupeau. C'est une méthode tout à fait valable, mais elle ne dispense pas de surveiller les chaleurs et les saillies. D'une part pour garantir le bon déroulement de l'accouplement et d'autre part afin de collecter des informations cruciales pour pouvoir calculer la date attendue du poulinage.
Observation du comportement Le plus simple moyen de supposer une gestation est l'absence de retour en chaleur de la jument. La jument revenant en chaleur tous les 21 jours, l'absence de nouvelles chaleurs après ce délai suivant une saillie peut laisser supposer une gestation. C'est un moyen simple, mais malheureusement pas très fiable. Certaines juments expriment encore des signes de chaleurs, bien qu'elles aient été fécondées... d'autres ne reviennent pas en chaleur pour des raisons autres qu'une gestation.
Analyse de sang
Une méthode simple et fiable pour confirmer/infirmer une gestation est l'analyse sanguine, à condition d'explorer les bons paramètres au bon moment
de la fin de la 5ème semaine au 3ème mois après saillie:
dosage de PROGESTERONE (deux points faibles: ne donne pas d'indication sur la viabilité foetale, et la progestéronémie à elle seule n'est pas un indice infaillible pour une gestation)
du 3ème au 6ème mois après saillie :
dosages de PROGESTERONE et d'ESTRADIOL
après le 6ème mois de gestation présumée: dosage d'ESTRADIOL
en cas de doute sur la date de saillie :
dosages de PROGESTERONE et d'ESTRADIOL
Analyse d'urines
A certains stades de la gestation, celle-ci peut-être confirmée par la détection de certaines hormones dans les urines. Les tests urinaires présentent l'avantage de pouvoir être réalisés par l'éleveur lui-même. Il existe deux tests réalisables à des stades différents, WeeFoal38 et WeeFoal120, tous les deux non commercialisés en France, mais qui peuvent être obtenus via la sellerie Minihorseshop.nl .
WeeFoal 38 mesure le taux d'hormone chorionique gonadotrope équine (eCG) et peut être réalisé entre 38 et 120 jours après la saillie.En revanche le taux d'eCG est le plus élevé dans les urines de juments gestantes entre 55 et 90 jours après saillie, c'est donc cette période qui sera la plus opportune pour utiliser le test WeeFoal38. Le dosage d'eCG ne tient pas compte de la mortalité embryonnaire et des résultats faux positifs peuvent apparaître après résorption du foetus: la jument n'est alors plus gestante, mais son taux hormonal est toujours encore élevé. Au-delà de 120 jours de gestation le t'aux d'eCG est à nouveau bas et ne peut plus servir de moyen diagnostic.
Weefoal120 mesure le taux de sulfate d'oestrone dans les urines de la jument gestante. Ce test est réalisable entre 120 et 240 jours de gestation et représente en même temps un bon indicateur de la viabilité du foetus. Au-delà de 240 jours de gestation le taux de sulfate d'oestrone baisse et le test Weefoal120 risquerait donc de donner des résultats faux négatifs.
Echographie transabdominale et échodoppler transabdominal L'échographie transabdominale se réalise de l'extérieur à travers la paroi abdominale de la jument. Il est nécessaire de raser le poil pour une bonne visualisation. L'échographie transabdominale du fœtus équin peut
être effectuée de manière fiable après 90 jours de gestation. A ce
stade, l'utérus tombe sur le bord du bassin et est visible
de l'abdomen ventral. La gestation peut alors être confirmée avec certitude sans aucun risque pour la jument ou le foetus. Il est toutefois fréquent que l'échographie transabdominale permette de dépister une gestation à un stade plus précoce. Le terme le plus précoce rapporté est de 45 jours. Hormis la confirmation de gestation, l'échographie transabdominale permet également d'évaluer le bon développement et la viabilité du poulain à naître, ainsi que de dépister certaines pathologies utérines comme par exemple une placentite.
En dehors de la tonte de la zone où sera placée la sonde, aucune préparation ni sédation de la jument n'est nécessaire. Il peut toutefois s'avérer utile de prévoir une barrière, comme sur la photo ci-dessous, afin de protéger le matériel échographique.
Echographie transabdominale à 90 jours de gestation
Le diagnostic de gestation par échodoppler transabdominal ne présente aucun risque pour la jument ni le poulain. Il est possible au même stade que l'échographie transabdominale, soit avec certitude à 90 jours de gestation, parfois plus tôt selon la jument. Le diagnostic est fréquemment déjà possible à 60 jours. L'avantage de cette méthode non-invasive est qu'elle est réalisable par l'éleveur lui-même. Deux appareils sont disponibles chez le fabricant HK-Rheintechnik, l'un destiné aux chevaux, l'autre aux truies. L'appareil pour chevaux possède une sonde plus grande avec pénétration des ondes plus puissante. L'appareil destiné au diagnostic de gestation des truies est plus petit, la sonde est plus petite avec pénétration des ondes plus faible, mais pour une jument miniature il est tout à fait suffisant et de moindre coût! Il faut compter environ 300€ pour le détecteur pour truies (choisir le modèle avec sonde externe, qui est plus souple et aisé d'utilisation), contre environ 800€ pour le modèle pour chevaux. Les limites et inconvénients de l'échodoppler consistent en l'absence de visualisation - l'appareil émet un signal sonore lorsque les ondes rencontrent du liquide. En effet l'appareil détecte les poches de liquide dans l'abdomen, et on peut ainsi avoir un résultat faux positif, si les ondes rencontrent la vessie remplie, au lieu de l'utérus. Un utérus non gestant ne contient pas de liquide, il n'y a donc pas de signal émis par l'appareil.
Détecteur de gestation pour juments
(échodoppler)
Détecteur pour truies
(échodoppler)
positionnement anatomique de la vessie par rapport à l'utérus
Echographie (et palpation) transrectale La palpation transrectale et l'échographie transrectale ont une grande importance dans le diagnostic de gestation des juments de grande taille. L'échographie transrectale permet de confirmer une gestation à partir du 18ème jour après saillie. Elle permet également d'explorer les ovaires, de détecter des anomalies de l'utérus et de diagnostiquer par exemple une gestation gémellaire, qui n'est pas souhaitée chez le cheval, car liée à beaucoup de risques. Chez le miniature les explorations transrectales sont moins répandues que chez les juments de grande taille et rares sont les vétérinaires qui les pratiquent sur d'aussi petites juments. Il y a un risque de déchirure du rectum, qui est présent également chez la grande jument, mais le risque est bien plus élevé encore chez la jument miniature. Néanmoins un vétérinaire avec de "petits bras" est en mesure de réaliser cet examen. Une autre méthode consiste à utiliser une extension rigide pour introduire la sonde dans le rectum sans l'encombrement du bras humain. Les deux méthodes ont du pour et du contre: en introduisant le bras, on prend plus de volume dans le rectum, ce qui représente un facteur de risque. En revanche on sent les vagues péristaltiques du rectum, ce qui permet de ne pas y résister, mais de s'extraire du rectum si nécessaire. En utilisant une extension rigide pour la sonde, l'encombrement du rectum est bien moindre, ce qui minimise le risque, mais on n'a aucune chance de ressentir les vagues péristaltiques, ce qui augmente à nouveau le risque.
La mise bas approche... surveillance!
La durée de gestation d'une jument miniature est à peu près la même que celle d'une grande jument, avec toutefois une durée moyenne un peu plus courte, soit 320 à 330 jours. Le poulain est viable à partir d'une durée de gestation de 300 jours, mais on voit parfois des juments mettre bas après une gestation longue de 350 jours... voire plus! Cela nous donne donc une fenêtre de presque 2 mois dans laquelle la mise-bas est possible, et durant laquelle la jument doit être surveillée de près! Pour mieux cibler la date probable, il est impératif de connaitre la date de la saillie et il est utile de connaitre la durée moyenne individuelle de gestation de la jument (si celle-ci n'est pas primipare).
Pour les grands chevaux les statistiques évoquent un taux de 98% des poulinages se déroulant parfaitement bien sans qu'il soit nécessaire d'assister ou d'intervenir. Pour les miniatures il n'existe pas de chiffre vraiment confirmé, mais on sait que les complications autour de la mise bas sont bien plus fréquentes. Certains éleveurs de chevaux miniatures évoquent un pourcentage avoisinant 50% des poulinages nécessitant une assistance ou une intervention (chiffre non validé...). Quel que soit le chiffre réel de complication, il est évident qu'un poulinage de miniature demande une surveillance sans faille, afin que la jument ne soit pas seule au moment de la mise bas. Il est conseillé de s'aider de vidéo-surveillance ou de dispositifs d'alerte indiquant le poulinage imminent. Trop nombreuses sont les anecdotes de propriétaires ayant campé durant des nuits entières dans ou devant le box de la jument, de propriétaires s'étant levés durant des nuits toutes les deux heures pour contrôler... et c'est au moment où l'on décide d'aller se faire un café pour mieux tenir le coup, ou juste après s'être levé encore une fois" pour rien" , que le poulain vient seul au monde. Tant que tout se passe bien, ce n'est pas gênant... mais malheureusement ce n'est pas toujours le cas. Les enveloppes foetales ont quasiment la même épaisseur chez le miniature que chez le cheval de grande taille, et il arrive trop fréquemment qu'un poulain soit retrouvé mort dans ses enveloppes, parce-qu'il n'a visiblement pas réussi à les déchirer, que la mère ne s'en soit pas souciée, et que l'éleveur était absent. Ne serait-ce que pour ça, il est important d'être présent.
Chez nous, à l'élevage Cinnamon's Sirius, nous avons opté pour la surveillance par caméra IP (visionnable à partir de n'importe quel ordinateur ou smartphone relié au réseau internet) couplée à un système d'alerte Equiphone de chez Kee-Port Products (USA) . Il s'agit d'un petit émetteur fixé au licol de la jument, qui déclenche l'alerte lorsque la jument s'allonge sur son côté, tête également posée au sol. L'equifone appelle alors jusqu'à 4 numéros de téléphone enregistrés pour nous prévenir. Nous rentrons les juments la nuit au box à partir de 280 à 290 jours de gestation, afin de mieux surveiller les modifications de comportement et les modifications au niveau du pis, de la vulve et des ligaments sacro-iliaques.
Les dystocies sont également plus fréquentes chez le miniature que chez le grand cheval. Le poulain miniature est certes plus petit dans l'absolu que le poulain d'une grande jument, mais par rapport à la taille de la mère, le poulain miniature est bien plus grand! Le moindre défaut de positionnement peut grandement compromettre le bon déroulement de la mise bas et il est alors primordial d'être présent pour aider la jument, corriger la position du poulain, ou d'appeler au plus vite le vétérinaire.
Signes annonciateurs du poulinage
Les signes précurseurs du poulinage peuvent être bien visibles, comme frustres, et aucun à lui seul ne permet de déterminer le moment du poulinage avec exactitude.Il s'agit donc d'être vigilant et d'enregistrer chaque modification afin de les mettre toutes en relation.
Le développement du pis Environ 1 mois avant le poulinage, le pis commence doucement à se développer avec un développement plus accru durant les deux dernières semaines avant mise bas. La couleur des sécrétions lactées évolue de clair à jaune translucide comme du miel, pour ne blanchir et s'opacifier que dans les dernières heures avant la mise bas. Le lait devient alors plus épais et collant et peut parfois former des concrétions au bout des trayons. C'est ce qu'on appelle des "chandelles" ou on dit que la jument "cire". Quand la jument cire, elle pouline généralement dans les 6 à 48 heures, mais certaines juments cirent 7 jours avant mise bas, d'autres jamais!
Environ 3 jours avant la mise bas la concentration en calcium et magnésium augmente dans le lait. Il est possible d'en tester la concentration avec des bandelettes destinées à tester la dureté de l'eau.
Chez certaines juments on peut observer une perte de lait quelques heures avant la poulinage. Le lait coule alors spontanément le long des jambes de la jument. Le poulinage est alors imminent.
pis d'une jument miniature 3-4 semaines avant poulinage
cire ou chandelles au pis quelques heures avant poulinage
Relâchement des ligaments sacro-iliaques et de la vulve
Les derniers jours avant la mise bas, les ligaments sacro-iliaques se relâchent et la croupe apparaît alors moins ferme. On dit alors que la jument "se casse". Ce relâchement n'est pas toujours évident à voir, surtout sur des juments primipares ou des juments très musclées. Les dernières 24 à 48h avant le poulinage, la vulve gonfle un peu, se dilate, s'allonge et devient plus flasque.
La mise bas et ses trois stades successifs
Stade 1: préparation au poulinage
Lors de ce stade les premières contractions apparaissent: la jument montre des signes d'agitation, d'inconfort, elle change souvent de position, piétine, tourne en rond dans son box, ne mange plus ou très peu. Elle regarde souvent ses flancs, transpire peut se coucher et se relever. Durant cette phase le poulain change de position: il étire son cou et allonge ses pattes, qui étaient jusqu'à présent repliés et se retourne d'une position dorsale pour être "sur le ventre", afin de se mettre en position pour venir au monde. Le poulain a une participation active à la mise bas.
Ce premier stade dure en moyenne 4h, mais il peut être beaucoup plus court, comme beaucoup plus long. Certaines juments peuvent même totalement se calmer, les signes du stade 1 disparaissent et le poulinage n'a lieu qu'une semaine plus tard.
A la fin de ce stade l'allantochorion se rompt et la jument perd les eaux, ce qui marque le début du stade 2 de la parturition.
Stade 2: l'expulsion du poulain
La jument vient juste de perdre les eaux. Viennent maintenant des contractions abdominales fortes et le poulain s'engage dans la filière pelvienne. A ce stade la jument est en général couchée, les postérieurs en extension, mais il arrive qu'elle se lève et se recouche plusieurs fois. Dans les 5 minutes qui suivent la perte des eaux, on doit voir apparaître une bulle blanche translucide dans la vulve de la jument, ce sont les membranes qui recouvrent le poulain. Les antérieurs du poulains doivent apparaître dans les 15 minutes qui suivent la perte des eaux. Les deux antérieurs apparaissent un peu décalés afin de mieux permettre l'engagement des coudes et des épaules du poulain. Le museau du poulain apparait à mi-canon du poulain. Si à ce stade la poche ne s'est pas encore rompue, il faut alors l'ouvrir afin de dégager le museau et les voies respiratoires du poulain.
Le passage de la tête du poulain représente le plus gros effort pour la jument. Les contractions s'estompent dès que les hanches ont franchi la fliière pelvienne. Si rien ne dérange la jument, elle reste alors couchée sur le côté pendant quelques minutes, alors que les postérieurs du poulain ne sont pas encore complètement extériorisés.
En se levant, la jument provoque la rupture du ligament ombilical.
En tout le stade 2 ne dure en moyenne pas plus de 20 à 30 minutes.
Stade 3: expulsion des membranes foetales
L'expulsion du placenta se fait en général dans les 30 minutes qui suivent l'expulsion du poulain, mais doit se faire au plus tard dans les 3h qui suivent. Cette expulsion est permise par la continuation des contractions après la naissance du poulain. La jument peut alors présenter des symptômes de coliques, gratter le sol, se coucher et se relever, se rouler. Il est important de vérifier que le placenta soit expulsé en sa totalité! La jument est très sensible au moindre morceau de placenta qui resterait dans l'utérus.
Le poulinage dystocique (anormal)
Les dystocies sont plus fréquentes chez le cheval miniature que chez le cheval de grande taille. Il est donc absolument nécessaire de bien surveiller la mise bas d'une jument miniature, afin de pouvoir intervenir à temps, si un problème survenait. Les signes qui imposent de suspecter une dystocie sont:
absence d'apparition de l'amnios (bulle blanche) 5 minutes après la perte des eaux
l'amnios apparaît, mais il n'y a ni membres ni tête du poulain
apparition d'une membrane rouge à la vulve, au lieu de l'amnios blanc
Les complications les plus fréquentes lors de la mise bas sont:
les défauts de présentation, position, posture du poulain
malformations du foetus (hydrocéphalie, malformation due au nanisme)
dysproportion de la taille foeto-pelvienne (poulain absolument trop grand, ou jument trop jeune avec diamètre pelvien encore trop petit)
le décollement placentaire prématuré ("red bag")
la rétention placentaire
Cette liste n'est pas exhaustive. Si l'un de ces soucis ou tout autre problème apparaît durant la mise bas, il est nécessaire d'agir au plus vite. Certains éleveurs seront en mesure de corriger certains problèmes eux-mêmes, mais dans le cas contraire il faut appeler le vétérinaire en urgence!